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Petite soirée cinéma, pour aller voir le fameux Entre les murs, de Laurent Cantet. Palme d'or, battage médiatique, film sous les projecteurs depuis maintenant quelques semaines, j'attendais du niveau. Déçu. Le film est bien, certes, mais pas autant qu'on le dit. Du moins, c'est mon avis.
François, jeune professeur trentenaire de français, entame une nouvelle année scolaire dans un collège difficile. Il n'hésite pas à tenir tête à ses élèves, en les affrontant dans des joutes verbales. Il les aime, il souhaite les aider, son but est de leur donner des bribes de civisme, de pensée démocratique et de leçons de vie. Autant dire que la tâche est loin d'être évidente.
Adaptation cinématographique du roman éponyme de François Bégaudeau, Entre les murs, est joué par des acteurs amateurs, reprenant tous leurs vrais rôles. Le résultat est plutôt réussi, le jeu est convainquant, nous sommes plongés dans le film comme si nous étions.
Le film soulève de nombreuses questions, sur la communication, la culture, la langue, mais également le comportement. Le langage est mis en avant tout au long du film, avec un magnifique jeu d'alternance entre le familier, le courant et le soutenu. De même, la classe présente un brassage ethnique important : des Africains, des Algériens, des Asiatiques et des Français se côtoient, avec leurs pensées et leur culture. Enfin, le comportement des professeurs est également mis en tord dans certaines scènes.
Toutefois, Entre les murs n'apportent pas assez de réponses. Il se contente de survoler les problèmes, d'enchaîner les questions, sans donner la moindre piste de solution. Il parvient cependant à montrer la complexité de la situation personnelle de certains élèves, mais surtout la complexité des décisions que doivent parfois prendre les enseignants, vu les enjeux et les conséquences.
À mi-chemin entre la fiction et le documentaire, Entre les murs est un très bon film, même si j'ai préféré Écrire pour exister, de Richard LaGravenese.