Vous en avez peut être entendu parler, Microsoft vient d'annoncer la fermeture de son encyclopédie en ligne Encarta. Il est vrai que l'information n'a pas été beaucoup relayée -ou du moins, pas autant que je l'aurais pensé- sur la blogosphère francophone. Quelles sont les raisons de cette fermeture ? Quel modèle économique adopter par les autres encyclopédies informatisées, pour éviter de suivre le même chemin ?
Encarta, la mort d'une encyclopédie
1993. Date de lancement de l'encyclopédie. Elle est distribuée sous forme de CD-Rom, puis de DVD-Rom quelques années plus tard. C'est l'une des encyclopédies électroniques les plus complètes et les plus consultées en France. A l'étranger, elle rivalise avec la grande encyclopédie Britannica.
Peu à peu, le besoin des internautes changeant, et la montée des débits Internet aidant, cette encyclopédie est arrivée en ligne. Fidèle à son modèle économique de base, vous devez acheter un abonnement pour la consulter. Ce modèle fonctionne bien, et semble plaire à de nombreux internautes : vous avez maintenant accès à une information riche et mise à jour quotidiennement, où que vous soyez.
2001. Wikipedia fait son apparition. Aïe. La popularité de Wikipedia ne cesse de croître, le nombre d'articles et d'utilisateurs aussi. Même si beaucoup lui reprochent des coquilles, glissés au sein des documents, Wikipedia plaît à une majorité. Peu à peu, Wikipedia gratte des parts du marché, Encarta vend de moins en moins d'abonnements.
Il y a une semaine, Microsoft a annoncé la fermeture du service en ligne Encarta. Elle fermera le 31 décembre 2009 au Japon, mais dès le 31 octobre 2009 dans tous les autres pays.
Les besoins des internautes ont changé
Microsoft le dit lui même :
Aujourd'hui les gens cherchent et consomment l'information de manière considérablement différente qu'il y a quelques années
Alors, oui, forcément, les internautes préfèrent utiliser du gratuit. C'est toujours moins cher. Mais je ne suis pas réellement convaincu que la possibilité d'édition du contenu par les utilisateurs sur Wikipedia soit une des clés de leur succès. Ou du moins, pas directement, pas aux yeux des internautes.
Indirectement, forcément. Cela évite de financer des éditeurs pour mettre à jour et compléter les documents. Cependant, malgré cela, le modèle économique de Wikipedia n'est toujours pas viable ; sans ses appels aux dons, et la générosité d'une poignée de lecteurs, la célèbre encyclopédie ne serait déjà plus de ce monde.
Knol, un service similaire lancé par Google, s'est orienté vers un modèle semblable : du tout gratuit. Cependant, à la différence de Wikipedia, nous constatons la présence de bannières publicitaires. La majorité d'entre elles semblent être vouées à rémunérer les auteurs mais Google en tire également du bénéfice. Reste à savoir si ces bannières suffiront à rentabiliser le service.